La Langue maudite – Madi Belem

La Langue maudite – Madi Belem

 » Sauver un homme, mon père, c’était déjà beaucoup trop pénible. Imaginez-vous ce que ça demande de soi pour guérir tout un fleuve, tout un pays. Faut écrire. Je ne sais pas encore écrire. Le truc, c’est que je veux tenir la promesse faite à mon père. Il n’en restera rien, je le sais, de lui, si je n’en parle pas.  »

Je remercie Babelio – via sa Masse Critique – et les Editions Plon de m’avoir permis de découvrir ce roman.
C’est l’histoire d’Adam, adolescent au début de l’histoire, qui vit en famille à Rabat. Son père est un écrivain en mal de reconnaissance / de lecteurs et sa mère, Hayat, fait, elle, figure de femme moderne. Un ensemble de choses – la tension palpable entre ses parents, la litanie de son père envers cette société marocaine qui ne donne pas voix aux auteurs, la langue arabe qui ni ne se lit, ni ne se traduit, etc. – vont pousser le jeune adulte à tourner le dos à son pays et à partir tenter sa chance à Paris.
Madi Belem dépeint les portraits de deux sociétés, de deux lieux de vie bien différents que tout oppose. Le lecteur ressent, via l’écriture à la première personne, les espoirs et les illusions (parfois déçues) que le prisme de la Ville des Lumières fait miroiter sur Adam.
J’ai particulièrement apprécié la capacité de Madi Belem à décrire la solitude de ce jeune homme qui débarque dans cette ville étrangère, l’isolement social créé par une capitale telle que Paris alors qu’elle regorge de tant d’habitants.
J’ai trouvé cette plume très sensible, très réaliste – à se demander si Madi Belem ne nous relate pas, dans ce premier roman, sa vie et le lien d’amour profond ainsi que l’admiration qui le lient à son père.
Personnellement, par contre, j’ai trouvé la fin du roman très lente et en décalage avec le reste de l’histoire. Si cela n’avait tenu qu’à moi, je me serais arrêtée en page 157… en gardant, ensuite, uniquement le dernier chapitre.
Une belle découverte en ce mois de juin!

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