To dys or not to dys – Sophie Fougère

To dys or not to dys – Sophie Fougère

Thérapie ou résilience, To dys or not to dys est le journal imaginé d’un adolescent dyslexique et dysorthographique en train de prendre son envol, mais aussi le parcours conjoint et fusionnel d’un enfant différent des autres et de sa maman. Un récit pétri de l’expérience maternelle et familiale autour du handicap, mais aussi des petits ou des grands signaux que nous lancent les enfants qui le vivent. Mathis est un adolescent des 14 ans qui nous conte son rapport douloureux avec les mots – ceux qu’il a fallu déchiffrer, ceux qu’il faut lire, ceux qu’il faut écrire ou recopier, ceux qu’il faut comprendre. C’est un garçon dys, plein de bonne volonté, qui oscille entre gaieté et découragement, un jeune patient courageux, mais bousculé par les bilans médicaux. Malmené par l’école, mais porté par de belles et précieuses rencontres, cet enfant grandit, épaulé par une maman prête à tout – du mime le plus ridicule pour faire rentrer les leçons, au couteau dégainé contre les injustices. De la maternelle au collège, des premières questions angoissées d’adultes aux encouragements bienveillants, des cahiers barrés au stylo rouge aux moyennes honorables, ce parcours de vie nous rappelle combien nous ne sommes pas tous égaux face aux apprentissages.

Je remercie Babelio – via sa Masse Critique – et les Editions Tom Pousse – Collection Témoignage – de m’avoir fait parvenir cet ouvrage.
C’est l’histoire d’une mère qui se glisse dans la peau de Mathis, son fils, afin de nous relater le parcours du combattant d’un enfant dyslexique et dysorthographique. Loin d’être un ouvrage théorique sur le sujet, ce court récit est le quotidien vécu par l’enfant, ici principalement en milieu scolaire, et ses proches, là plutôt dans le dédale médical et administratif.
Le style est celui d’un enfant qui, au fil des pages, devient un adolescent – donc un style plutôt simple, accessible à tous les lecteurs.
L’histoire est prenante, tout en sensibilité, et révèle, d’une part, qu’en mettant une structure en place et en rencontrant des interlocuteurs scolaires formés / informés sur le sujet des enfants dys, il est possible de suivre une scolarité « normale » et, d’autre part, qu’avec une notation adaptée, l’enfant se sent encouragé dans son apprentissage, valorisé et porté. A l’inverse, sans structure et sans personnel scolaire (in)formé, l’enfant dys se verra inévitablement classifié d’enfant difficile, non concentré, immature et non-travailleur.
L’auteur s’emploie également à définir ce qu’être « dyslexique et dysorthographique » signifie au quotidien pour son enfant: l’impossibilité à envisager l’espace temps (passé-futur-présent), la difficulté à maîtriser les natures et fonctions dans les phrases (déterminant-pronom-compléments d’objet direct et/ou indirect, etc.), l’obligation de passer par une visualisation des choses afin de retenir une poésie, la lecture à voix haute afin de mieux appréhender le contenu d’un livre, etc.
Bien sûr, un enfant dys n’est pas l’autre mais je me suis néanmoins reconnue partiellement dans le portrait de la mère, tout comme j’ai partiellement également reconnu l’un de mes enfants dans ce livre.
Merci pour ce beau témoignage!

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