La soustraction des possibles – Joseph Incardona
Fin des années 80, c’est la période bénie des winners. Le capitalisme et ses champions, les Golden Boys de la finance, ont gagné : le bloc de l’Est explose, les flux d’argent sont mondialisés. Tout devient marchandise, les corps, les femmes, les privilèges, le bonheur même. Un monde nouveau s’invente, on parle d’algorithmes et d’OGM.
À Genève, Svetlana, une jeune financière prometteuse, rencontre Aldo, un prof de tennis vaguement gigolo. Ils s’aiment mais veulent plus. Plus d’argent, plus de pouvoir, plus de reconnaissance. Leur chance, ce pourrait être ces fortunes en transit. Ils pensent qu’il suffit d’être assez malin pour se servir. Mais en amour comme en argent, il y a toujours plus avide et plus féroce que soi.
De la Suisse au Mexique, en passant par la Corse, Joseph Incardona brosse une fresque ambitieuse, à la mécanique aussi brillante qu’implacable.
Wouah ! Ce livre est addictif !
Ses 387 pages se lisent d’une traite! De toute façon, un livre qui cite Jean-Pierre François et son « Je te survivrai » (clin d’œil à Sylvestre Sbille), « Voilà c’est fini » de Jean-Louis Aubert ainsi que Cyril Collard (comme une envie soudaine de revoir « Les nuits fauves »), cela ne peut pas être un mauvais livre! 🙂
L’action se déroule fin des ’80, l’auteur y fait de nombreuses références et c’est tant mieux.
Roman psychologique et légèrement à suspens, tous les ingrédients des Golden Boys & Girls de Genève, voire frontaliers, prenant le large dans de grandes magouilles financières sont réunis dans ce roman.
Les personnages sont, malgré eux, bien attachants et l’on passe un très agréable moment de lecture.
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